L'huître japonaise envahit nos rivages
Les huîtres creuses sauvages se développent à vitesse grand V sur le littoral surtout depuis que l'eau se réchauffe. Christian Hily, chercheur au CNRS, estime le stock en milliers de tonnes.

On estime à environ 7 000 tonnes la quantité d'huîtres creuses sauvages présentes sur les roches du golfe du Morbihan. Il y en aurait autant sur les milieux vaseux du site.

À partir de quand l'huître creuse est-elle redevenue sauvage en Morbihan ?
L'huître japonaise Crassostrea Gigas a commencé à être élevée en Bretagne dans les années 1970. Les premières observations de son implantation dans le milieu naturel ont été faites après l'été chaud et sec de 1976. Dans les années 1980, on a noté qu'elle se fixait sur les rochers situés assez proches des parcs ostréicoles. La vraie invasion s'est produite dans les années 1990 quand la température de l'eau s'est élevée (près d'un degré de plus sur la moyenne annuelle). Son expansion sur les côtes a alors été très rapide.
C'est donc le réchauffement de l'eau qui est le facteur principal de la prolifération ?
Pour que les huîtres pondent, il faut que la température atteigne 18-20°. Les épisodes chauds, de cet ordre, sont de plus en plus fréquents en été, notamment dans les fonds d'estuaires ou de rias. Même à la fin de juillet 2007, au cours d'un été qui n'a pas été particulièrement chaud, on a eu des jours de ponte. Et comme un adulte produit plusieurs millions d'oeufs à chaque ponte...
A-t-on une idée de la quantité d'huîtres sauvages présentes sur la côte sud ?
On estime la masse à environ 7 000 tonnes sur les rochers du golfe du Morbihan. On suppose qu'il y en a au moins autant sur les vasières (15 000 tonnes en rade de Brest). Par comparaison, les élevages bretons produisent annuellement 30 000 tonnes d'huîtres. Les populations d'huîtres sauvages sont aujourd'hui plus nombreuses que celles stockées en élevage. Même s'il n'y avait plus une seule huître cultivée, le phénomène d'invasion se poursuivrait ! Vu les stocks, il est hors de question de pouvoir l'éradiquer, ni même de contrôler son expansion sur le milieu naturel. C'est aujourd'hui l'espèce qui a le plus grand potentiel d'installation dans la zone littorale tempérée.
Mais est-ce que cette prolifé-ration affecte la biodiversité ou cause des dommages au milieu ?
Ce qui est un peu rassurant, c'est que son implantation n'entraîne pas la disparition des espèces autochtones. Les huîtres en s'agglomérant sous forme de récifs forment de petits habitats favorables à l'installation d'espèces qui n'existent pas sur la roche nue. Il n'empêche que ça modifie complètement le fonctionnement de l'écosystème côtier. Les huîtres rejettent des pelotes fécales qui contribuent à l'envasement du milieu côtier. Ces bio dépôts, vite dispersés par le clapot, ne se voient pas mais cela s'ajoute aux autres phénomènes d'envasement. C'est sans doute le côté le plus inquiétant de cette invasion.
L'expansion de l'huître creuse constitue-t-elle une gêne pour d'autres activités ?
Les pêcheurs à pied amateurs s'en trouvent bien, les ostréiculteurs moins. Même si le marché local de l'huître ne semble pas affecté : il pourrait à terme cependant pâtir de cette concurrence... Chez les pêcheurs de palourdes du golfe, on apprécie peu cette arrivée d'huîtres dans les vasières. Celles qui se détachent des roches forment des récifs mobiles « huîtres roulantes » qui obligent les palourdiers à faire le tri.
La colonisation de secteurs balnéaires et plages par Crassostrea Gigas pose aussi problème. Il arrive que des baigneurs ou des pratiquants de sports nautiques se coupent les pieds très profondément. C'est le problème majeur par rapport à l'usage. Des communes balnéaires comme Damgan ont déjà été obligées d'intervenir (déplacement des coquilles par engins...)
Quelles mesures sont envisageables pour enrayer le phénomène ?
Des actions pilotes sur des sites à usage de loisirs ou ayant un statut de protection sont en train d'être menées. On peut tenter une éradication sur un territoire limité. Il ne faut que de telles interventions se fassent de façon anarchique. Car il ne s'agit pas d'une peste noire mais d'une espèce invasive pour laquelle on ne voit pas actuellement de limitation se profiler à l'horizon.
Recueilli parJean-Charles MICHEL.
c
La pêche à pied est probablement l’une des premières « chasses » de nos ancêtres vivant sur le littoral.
Elle est aujourd’hui encore pour certains « un métier » (que je ne traiterai pas ici) et pour la majorité un passe-temps agréable demandant de l’effort, mais apportant beaucoup de satisfactions.
C’est pour tous « une école de la nature »
Avant de parler de vos droits à la pêche sur les côtes, il est utile de parler de vos devoirs envers la nature et donc envers les pêcheurs à pied d’aujourd’hui et de demain.
Si vous en avez la possibilité, profitez-en pour vous faire accompagner par des jeunes qui partageront ainsi votre plaisir et apprendront comme vous à respecter la ressource et le biotope !
La pêche à pied comme beaucoup d’autres activités demande de l’observation, un zeste de bon sens, et un peu de patience.
Avant de vous lancer, prenez le temps de consulter les horaires des marées, vous les trouverez dans : l’annuaire des marées (on le trouve en général dans les magasins vendant des articles de pêche, ou les bureaux de tabac)
le journal du jour
ou même « ici »
Prenez également : la liste des tailles minimales autorisées de pêche
celle des périodes autorisées pour la pêche
et le nombre maximal de prises autorisées par personne et par jour.
Il est très utile également de consulter les avis sanitaires concernant les côtes que vous voulez fréquenter.
Les restrictions sanitaires font l’objet de publication dans les journaux locaux, sur les tableaux dans les mairies des villes côtières, et quelquefois même à l’aide de panneaux sur les lieux incriminés.
Vous savez qu’hélas, depuis quelques années, des micro-algues et des micro-organismes profitent de nos rejets (nitrates, phosphates, carburants etc ...) pour se développer en grand nombre et provoquer ainsi des concentrations trop importantes dans les animaux filtreurs, notamment, rendant ceux-ci impropres à la consommation.
Vous pourrez trouver une documentation exhaustive sur le site d’ifremer en suivant le lien ci-après :
"Ifremer - Rephy"
Essayez d’être raisonnables dans vos prélèvements, ne gaspillez pas la ressource, ne rapportez à la maison que la quantité que vous pourrez manger dans un délai court, les produits de la mer se conservent mal, surtout en cas de fortes chaleurs.
Enfin rappelez-vous que le produit de votre pêche est formellement interdit à la vente.
la pêche aux moules en baie de douarnenez
Que pouvez-vous pêcher ?
Cela dépend évidemment des zones de pêches, des côtes où vous vous trouvez, des époques de l’année, mais généralement :
Dans l’eau : des crevettes grises (3 cm du rostre à la queue)
des crevettes roses (3 cm du rostre à la queue)
des équilles (12 cm)
Sur les sables, granulats dégradés et vases : des coques (2,70 cm)
des praires (4 cm)
des palourdes (4 cm)
des fausses palourdes (3 cm)
des pétoncles (3,5 cm)
des tellines (2,5 cm)
des pieds de couteau
des clams (4,5 cm)
Sur et le long les rochers et dans les mares : des bigorneaux
des bulots (4,5 cm)
des patelles
des moules (3 cm)
des ormeaux (interdits à la pêche du 15/06 au 31/08 - 9 cm – pas plus de 20 par jour et par personne !)
des huîtres creuses (30 g)
des étrilles (5 cm)
des tourteaux (14 cm)
des araignées (12 cm, 500gr minimum)
des crabes verts (pour faire une bonne soupe)
certains poissons (dont le congre, la loche)
des oursins (interdits du 14/04 au 14/10 de chaque année.)
et même, si vous avez beaucoup de chance, du homard (8,7 cm tête) - cela m’est arrivé 2 fois mais il y a bien longtemps !
Commentaires